La végétalisation des pieds d’arbres, une option de gestion qui peut améliorer les conditions de vie des arbres urbains!

Si les rôles joués par les arbres au sein de nos villes ne sont plus à démontrer (voir schéma ci-dessous), il est néanmoins important d’être attentif à leur bon développement et leur santé pour pouvoir bénéficier des nombreux services attendus.

Source :  schéma extrait de « l’Arbre en milieu Urbain guide de mise en œuvre », Trees & Design Action Group

 

En effet, le milieu urbain reste encore très contraignant. Les arbres s’y trouvent souvent dans des conditions difficiles et leur gestion l’est tout autant : le sol dans lequel ils évoluent est souvent compacté, piétiné, peu profond, le lieu de passage d’impétrants,… Il n’est pas rare aussi de retrouver à leur pied des dépôts de déchets. De plus, ils doivent faire face à la pollution, au sel de déneigement, aux surfaces avoisinantes majoritairement imperméables (manque d’eau et appauvrissement du sol),… Bref, la liste des difficultés rencontrées est longue. 

 

Voici quelques pistes de réflexion qui aideront à concilier le bien-être des arbres et les contraintes liées à leur implantation en espaces publics. Dans l’idéal, pouvoir travailler sur ces questions en amont de la plantation de(s) l’arbre(s) permet d’en faire des espaces « multifonctions » et ainsi maximiser les services rendus par ceux-ci. Au moment de la création ou de la réhabilitation d’une zone de plantation d’arbre urbain, Il est conseillé d’étudier la faisabilité de :

 

  • Créer des fosses de plantations communes aux arbres d’alignements au lieu de les fragmenter. Cela aura pour impact de pouvoir varier les types de végétaux utilisés (différentes strates) et d’accroitre par la même occasion les gîtes et couverts pour la faune utile.
  • Augmenter les surfaces perméables autour de l’arbre. Cela permettra d’accroître la capacité d’infiltration des eaux pluviales autour des zones plantées. Dans ce domaine, on a vu pas mal de nouveaux revêtements perméables ou de nouvelles techniques de pose se développer au cours de ces dernières années. (Dalles de béton alvéolées, revêtement à base de résine ou granulats minéraux perméables,...) 
  • Transformer la fosse en « arbre, jardin de pluie » (Nous y reviendrons plus en détails dans un prochain article).
  • Opter pour une végétalisation de ces zones développera considérablement la valeur écologique et paysagère du lieu.  Des végétaux bien sélectionnés contribueront à maintenir la fraîcheur du sol, à infiltrer les eaux dont l’arbre à besoin, à créer des espaces plus favorables à la biodiversité (faune du sol, pollinisateurs,…), et même à jouer un rôle de lutte intégrée contre les bioagresseurs en attirant les auxiliaires utiles  (les achillées et les centaurées par exemple attirent les coccinelles et sont également mellifères).

 

Comme certaines villes et communes l’ont déjà bien comprises, il est aussi possible de végétaliser les pieds d’arbres et/ou d’y augmenter la surface végétalisée sans pour autant entamer une transformation conséquente des lieux. Veillez, cependant, à toujours opérer une sélection de végétaux adaptés à la surface disponible.

 

 


En parallèle aux prises de décisions publiques, on voit fleurir de plus en plus d’initiatives citoyennes de végétalisation de ces

zones «restreintes». A l’image de l’asbl « Less Beton » (www.lessbeton.be) qui apporte un soutien aux projets citadins de désimperméabilisation et de végétalisation de l’espace public ou encore de « Végétage » (https://vegetage.brussels) qui met à disposition des particuliers des fiches-conseils sur l’aménagement de tels espaces.

Soutenir, encourager et inciter ce genre d’initiative permet non seulement aux administrations communales de « soulager » leurs services en charge de la gestion et l’entretien de ces lieux mais également de recréer du lien entre les habitants et leur quartier.  Il a aussi été constaté, après mise en place, un respect accru de ces micros-aménagements. (moins de dépôts « sauvages » de déchets, un entretien collectif, ...)

 

Comment augmenter les chances de pérennisation de ces plantations?

Il est important de proposer une réelle collaboration. En mettant notamment à disposition des citoyens, des listes de plantes adaptées aux conditions, un fascicule pratique avec les règles à respecter ou encore en offrant un soutien ponctuel du service communal adéquat quand cela est nécessaire. (ex : débétonner la surface désignée, remplacer des matériaux dégradés)

 

 À titre d’exemple, la commune de Saint-Gilles a développé une brochure « Végétalisons nos rues » à destination de ces habitants (guide des bonnes pratiques).  Il est repris en lien ci-dessous.

 

Dans un environnement urbain dense où le développement de nouveaux espaces verts n’est pas toujours aisé, instaurer le (re-)verdissement des pieds d’arbres nous offre un potentiel non-négligeable à moindre coût. 


Points d’attention lors de l’implantation de la végétation au pied d’arbre :

  • Le sol devra être aéré et amendé en prenant garde de ne pas abîmer les racines de l’arbre (apport de terre végétale, sable,…) si nécessaire.
  •   La sélection des végétaux sera établie sur base de leurs qualités et caractéristiques intrinsèques mais devra aussi tenir compte de l’état général de l’arbre et de son système racinaire.

 

Pour les jeunes arbres aux pieds desquels la lumière est abondante, le choix sera plus vaste.  On veillera toutefois à ne pas planter à moins de 15 cm autour du collet.

 

Exemple de sélection pour jeunes arbres:Photo1 :Persicaria amplexicaulis_Dieter Albrecht (cc-by-sa), Photo2 :2.Ceratostigma plumbaginoides_ Sibylle Oehler (cc-by-sa) , photo 3 :Achillea millefolium_David RENOULT (cc-by-sa) photo4 : Saponaria ocymoides _Sarah Fjortoft (cc-by-sa) 

 

 

Pour les arbres plus âgés on évitera de planter à moins de 40 cm de son collet et si son pied est très ombragé, on se tournera vers des espèces de types sous-bois qui supporteront cette situation.

 

Exemple de sélection pour situation omragée :Photo1 : Dryopteris filix-mas_Lutz Levente (cc-by-sa) , photo 2 :Pulmonaria officinalis_Heiner Holtkötter (cc-by-sa) Photo 3: Galium odoratum_Torsten Kley (cc-by-sa), Photo 4: Brunnera Macrophylla 'Jack Frost'_Forget Bart (cc-by-sa) 

 


Pour aller plus loin :

 

 

 

 

 

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